La Basilique Saint-Sernin

classée Monument Historique - Toulouse (31)

Restauration du massif occidental


Maîtrise d’ouvrage : Mairie de Toulouse
Accord-cadre (diagnostic + mission complète de maîtrise d’œuvre)
Chantier 2018-2021

DIAGNOSTIC

Depuis les restaurations d’Yves Boiret, dans les années 1980, aucune étude ni chantier de restauration n’ont eu lieu, hormis la porte Miégeville. La ville de Toulouse a souhaité que soit restauré le massif occidental de la basilique que ni Viollet-le-Duc, ni Boiret n’avaient traité. Un filet de protection sécurisant le parvis de la façade occidentale avait été mis en place pour éviter les chutes de fragments de pierre depuis la rose. Aussi, un diagnostic scientifique extrêmement détaillé a-t-il été établi, avec une équipe pluridisciplinaire associant restaurateur de sculptures, de peintures murales, archéologues, historiens d’art et architectes. Des sondages et analyses physico-chimiques ont été conduits sur les matériaux. Il en est résulté des découvertes importantes, des datations des pierres, un recalage dans le temps. Les travaux à envisager pour sa restauration ont enfin été décrits, assorti d’une estimation de leur coût.


CHANTIER DE RESTAURATION DE LA FAÇADE NORD, CRYPTES, ENFEU

Dans le cadre de la mise en valeur des abords de la basilique, il a été souhaité que soit traité en même temps la restauration de la façade nord, face à l’ancien cloître qui devait être révoqué. Le chantier a consisté à nettoyer les parements, à en restaurer les soubassements dégradés, à équiper les vitraux de bavettes pour éviter toute infiltration d’eau.
Enfin, l’enfeu des comtes, remontant à l’époque médiévale, était fortement encrassé et nécessitait une restauration. Une étude de diagnostic a été réalisée et les travaux archéologiques restent à venir.
Dans le même temps, les cryptes ont été l’objet d’interventions afin de mettre un terme aux importantes infiltrations d’eau qu’elles subissaient dans leur partie orientale. Nous avons pu déterminer l’origine de celles-ci qui étaient la conséquence de deux évènements historiques :
- la construction de deux chapelles des cryptes au-delà de l’enveloppe du bâtiment,
- la démolition des deux sacristies qui avaient été bâties au-dessus d’elles et qui avaient fonction de protection contre les eaux de pluie. Un renforcement de l’étanchement sera rétabli au moyen de couvertures basses.


CHANTIER DE RESTAURATION DE PEINTURES MURALES DU XII° SIÈCLE

Le chantier de restauration des peintures murales du bras nord du transept a eu pour origine le constat d’un blanchiment progressif des peintures. Il a été conduit des analyses avec l’aide d’un restaurateur de peintures murales et d’un laboratoire d’analyses spécialisé, des investigations pour en comprendre l’origine, afin de pouvoir y remédier ensuite. Il est apparu que ce voile blanchâtre (opacification) avait pour origine les travaux de restauration qui avaient été conduits à la hâte lors de la découverte des peintures en 1973. Ainsi, un fixatif avait été appliqué sur une peinture insuffisamment nettoyée. L’opacification résultait de la conjonction de la présence de ces deux éléments. L’intervention de restauration a permis d’alléger considérablement l’ancien fixatif, de nettoyer la peinture. Ceci a permis de redécouvrir une finesse extrême de la composition. Quelques atténuations de présence de lacunes ont accompagné simplement ce travail. La « découverte » de la peinture a permis aux historiens de l’art de réviser la date estimée de la réalisation, en la remontant au tout début du XII° siècle.
La restauration des peintures murales a été réalisée par l’Atelier 32 et Marie-Lys de Castelbajac, restaurateurs de peintures murales.


Crédit photo :
L. Latanne-Bey
Agence Bossoutrot & Rebière